Montréal, Montréal... moi qui suis venu ici pour changer de ma vie monotone, j'ai été bien servi cet après-midi.
Mardi prochain, dans le cadre de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques, je serai au Biodôme de Montréal, à l'extérieur, afin de superviser une équipe de bénévoles qui se chargera de diriger les délégués du stationnement et du métro jusqu'au Biodôme. J'avais donc besoin de m'acheter une tuque, puisque j'aurai à passer près de quatre heures à l'extérieur. C'est ce que j'ai fait cet après-midi, en allant au Simons. Puis j'ai appelé un des chauffeurs de la Conférence, pour retourner au travail.
J’attendais que le chauffeur arrive, devant le magasin La Baie de la rue Ste-Catherine. Je n’avais rien de mieux à faire, donc j’observais les passants en attendant que la voiture (une Prius hybride et non un VUS, au cas où vous voudriez savoir) arrive. À un certain moment, je croise le regard d’un homme, de race noire, environ 5 pieds 10 ou 6 pieds, dans la vingtaine, habillé tout de noir, d'un capuchon noir et d'un manteau noir.
Quelques secondes plus tard, je vois un homme, sortir un fusil, tirer à trois reprises. La scène est surréaliste. Je me rends soudains compte qu’il s’agit de l’homme dont je viens de croiser le regard. Je crois voir un homme qui tombe, du coin de l’œil, derrière la voiture de police inoccupée, juste en face de moi.
Tout se déroule, bizarrement, très lentement, au ralenti. Je vois l’homme tirer, puis après ce qui semble être une éternité je me rends compte de ce qui se déroule vraiment sous mes yeux. Je suis en face du La Baie, à l’extérieur, la femme à côté de moi crie et tente de faire rentrer son bébé à l’intérieur du magasin. Dans la panique qui anime la foule autour de moi, il est difficile d’entrer dans le magasin. J’aide la femme à s’y réfugier et je fais de même quelques millièmes de secondes plus tard. Puis tout le monde semble se ruer plus loin dans le magasin, et je fais de même. Puis j’appelle le bureau des transports, pour demander au chauffeur de me rejoindre sur De Maisonneuve. J’appelle aussi une collègue à qui je viens de parler un instant plus tôt, pour lui expliquer ce qui vient de se passer.
J’embarque, toujours sous le choc, dans la voiture, puis on se dirige vers le 105 McGill, où je travaille. Je compose le 9-1-1, j’explique ce que je viens de voir. Puis je me rends au travail, je ramasse mes trucs, passe prendre un café et part chez nous, toujours avec le même chauffeur. J’envoie un message texte à un ami, avec mon BlackBerry (prêté par et pour le travail).
Arrivé chez nous, j’explique tout à mes colocs, puis je tente de me calmer, en vain. J’appelle mes amis, ma famille, pour raconter. Question de sortir de ma stupeur, je prend une douche, brûlante puis glacée. En vain, toujours. Quarante-cinq minutes plus tard je sors de la douche… toujours dans une sorte d’état léthargique étrange. Puis mes colocs cognent à la porte, on discute, puis me voilà en train d’écrire un compte rendu de ma fin d’après-midi étrange…
La vie est bizarre des fois. Deux jours auparavant je racontais à ma grand-mère comment Montréal était une ville sécuritaire, et qu'il fallait faire partie du milieu des gangs de rue pour se sentir menacé... cet après-midi j'ai eu la preuve du contraire. Le gars a tiré sur la voiture de police inoccupée qui était juste en face de moi. Il a atteint un gars de l'autre côté de la voiture, puis une femme, au pied. Autrement dit, n'importe qui. Suffisait d'être au mauvais lieu au mauvais moment. Ç'aurait pu être moi. Ou le bébé à côté de moi. C'est ce qui me trouble le plus.
Lien: http://lcn.canoe.com/lcn/infos/faitsdivers/archives/2005/12/20051203-201026.html
Commentaires :
Ça donne des frissons!!!
J'ai également eu vague de cette terrible incident ce matin en lisant mon petit journal!!! La femme, touché à la cheville, témoignait et, celle-ci mentionnait que l'homme aurait pu toucher son enfant et elle-même beaucoup plus gravement. Chaque jour, je porte attention aux diverses attentats dans les pays étrangers. Mais cette fois, c'est à 15 minutes de chez moi qu'un gars à ouvert le feu en plein lieu public. Dans cette ambiance "avant Noël", les boutiques sont pleines à craquer et la rue St-Catherine devait être très achalander. Des trucs comme ça, si proche de nous, ça me refroidit le sang. C'est comme l'autre jour, il y a peut-être un mois, une fille à tué son chum dans la chambre de se dernier...... à 3 avenues de moi!!!! Ça fait réfléchir!!!!
Soyons prudent en tout temps !!!
Patmar
quel malade!!!
En espérant que ce ne soit pas ça et que le geste ne soit qu'une action isolée...